Troupes SUF 1ère Vercors - Grenoble

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Message de BP pour ses 80 ans. (2. Scoutisme)

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MESSAGE DE B. P.
A TOUS LES SCOUTS DU MONDE
A L'OCCASION DE SES 80 ANS
BP sur lieu de camp

Mes chers frères scouts, j'ai quatre-vingts ans. Qu'en pensez-vous ?

Moi, je ne veux pas dire que je me sente plus âgé que certains d'entre vous. Dans mon enfance, je pratiquai, déjà, une espèce de scoutisme marin et ce que j'y ai appris m'a été utile dans toute ma vie.

Je suis devenu officier : comme tel, j'ai fait du scoutisme en temps de guerre et c'était passionnant. Dans l'armée, j'ai appris à servir, c'est-à-dire à faire mon devoir sans poser de questions, à être prêt à affronter le danger et même la mort, s'il le fallait, pour faire ce devoir jusqu'au bout.

J'ai beaucoup voyagé, ce qui m'a ouvert les yeux sur les pays étrangers, leurs habitants et leurs coutumes. J'ai pratiqué les sports et j'y ai trouvé la santé ; j'ai fait des explorations et j'y ai rencontré maintes aventures. Oui, j'ai pleinement goûté la vie, quoique je n'eusse que l'argent gagné par mon travail. Je me suis bien amusé, mais j'ai assez vite découvert qu'il y avait beaucoup de différence entre le plaisir et le bonheur. On trouve le plaisir en se distrayant, en allant au cinéma, en jouant au football, en faisant un bon dîner. Certes, c'est agréable, mais le plaisir cesse avec le jeu et avec le dîner. Le bonheur, c'est autre chose. C'est la joie qui demeure en nous et qui vient en grande partie non pas tant du fait que nous nous sommes amusés que de ce que nous avons rendu des services pour aider les autres.

Quatre-vingts ans, cela peut vous paraître long. Mais je ne peux pas me rappeler un moment où je n'aie pas été occupé, et, tant que l'on est actif, on ne peut s'empêcher d'être joyeux. Si jamais vous vous trouvez désœuvré, rappelez-vous qu'il y a toujours des tas de gens qu'il faut aider, des vieillards, des infirmes, des malades, des pauvres qui n'attendent que le secours de votre charité. Quelque pauvre que vous soyez, quelque infime que soit votre situation, vous trouverez toujours des malades, des vieillards, des estropiés. Si vous allez les aider et les encourager, une chose étrange se produira. Vous verrez, qu'en les rendant heureux vous vous rendez vous-même d'autant plus heureux en même temps.

Voulez-vous mener une vie aussi longue et aussi joyeuse que la mienne : vous le pouvez en respectant les lois de la bonne santé et en vous rendant utile autour de vous. Voici mon secret : Dans tout ce que j'ai fait, j'ai toujours essaye d'être fidèle à la promesse scoute et de suivre la loi scoute. Si vous en faites autant vous réussirez votre vie et vous serez toujours heureux même si vous atteignez les quatre-vingts ans. Je vous demande donc de redire, en même temps que moi, la promesse scoute, non pas comme un perroquet, mais en pensant au sens de chacun des mots que vous allez prononcer.

Merci ! Je vous souhaite, avec une vie longue et heureuse, toutes les joies de bon camp.

BADEN-POWELL.